L’inspecteur Murdoch est un gentilhomme à la française ou un gentleman à l’anglaise, très ère victorienne, comme il n’en existe peu ou prou de nos jours.
Il est très conservateur, avec les vieilles manières et de plus catholique dans un monde de WASPS ¹. Toujours bien habillé, respectueux des conventions, de la place de chacun dans la société et de la politesse, la base de toutes les vertus selon le philosophe André Comte-Sponville.
Développements techniques d’enquête
L’action se déroule vers la fin du XIXe et le début du XXe siècle, dans la ville de Toronto. Chaque émission commence par un meurtre, mais très peu de pleurnichages. Plusieurs grands comédiens apparaissent dans des épisodes. Murdoch est un rationnel, il inaugure la police scientifique. Il a confiance en la science qui se développe énormément à cette époque de grande liberté. Plusieurs émissions font appel à des nouveautés comme la prise d’empreinte, les tests sanguins, l’écoute téléphonique, la reconnaissance des produits chimiques. L’imaginaire est au rendez-vous. De grands scientifiques comme Edison, Tesla, Graham Bell et les inspecteurs de Scotland Yard, collaborent à la recherche de solutions.
Milieu social et politique
L’action se déroule dans plusieurs milieux sociaux : les communautés ethniques (chinoises, irlandaises); les groupes religieux (juifs, francs-maçons); les minorités sexuelles (homosexuels, lesbiennes); le milieu sportif (hockey, crosse, tennis). Au cirque, on rencontre Harry Houdini, le roi de l’évasion ou Buffalo Bill. On relate les luttes des femmes pour le droit au vote et à l’avortement, les Ligues de tempérance et même le monde politique avec une intervention du premier ministre du Canada Sir Wilfrid Laurier.
Contrairement aux meurtres résolus par Hercule Poirot, personnage central des romans d’Agatha Christie qui se base sur de longues déductions psychologiques pour découvrir le criminel, Murdoch fait appel à l’histoire, la sociologie, la psychanalyse naissante, la science balbutiante, les personnages de l’actualité. Un vrai cours d’histoire populaire. Pour résoudre un meurtre, la culture générale est invoquée : Macbeth de Shakespeare, Le Fantôme de l’opéra de Gaston Leroux, Sherlock Homes, célèbre détective de Sir Arthur Conan Doyle, un tableau de Rembrandt volé, Les aventures d’Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll ou celles du Tom Sawyer de Mark Twain, etc.
Ô capitaine ! Mon capitaine !
Un récent épisode Ô capitaine ! Mon capitaine ! , nous présentait le capitaine
Joseph-Elzéar Bernier (1852-1934), « reconnu comme un des plus grands explorateurs » du Grand-Nord, à l’image de La Vérendrye et plusieurs de nos ancêtres. De 1906 à 1925, Bernier s’est rendu douze fois en Arctique et y a passé huit hivers, entre autres sur les Terres de Baffin. « Il a proclamé la souveraineté du Canada » sur ces iles. Il est personnifié par le grand acteur québécois Rémy Girard.
Ô capitaine ! Mon capitaine ! est le titre d’un poème de Walt Whitman, publié dans le livre Feuilles d’herbes en hommage au président Abraham Lincoln, assassiné. Ce poème se retrouve au centre du célèbre film Le cercle des poètes disparus. Nous sommes bien chanceux d’avoir nous aussi à Saint- Hippolyte notre poète qui nous fait connaitre nos « feuilles d’herbes laurentiennes ».
Pour ceux qui s’intéressent aux séries policières et qui aiment la culture générale. Bref, vous terminez le visionnement de cette émission plus instruit et renseigné.
1 : WASP est l’acronyme pour l’expression anglaise White Anglo-Saxon Protestant.