C’est le 30 septembre qu’avait lieu une deuxième soirée poésie et musique à l’église de Saint-Hippolyte. L’univers d’Émile Nelligan fut mis en lumière par des artistes de notre région qui ont ajouté une couleur particulière aux mots de cet écrivain. Quelle belle initiative quand des talents de chez nous mettent leurs connaissances musicales en valeur au profit de leur paroisse!
Émile Nelligan fut bien accompagné
Ce soir-là, notre église ouvrait ses portes afin de recevoir les paroissiens venus entendre la poésie de Nelligan avec des mélodies enjolivant ses paroles. Ce grand poète québécois est né à Montréal en 1879 pour nous quitter en 1941. On dit que les vers de Nelligan ont une musicalité hors du commun. Harmoniser ses textes avec des artistes investis aura apporté une richesse exceptionnelle à cette présentation. Tout comme en 2022 on a pu entendre Monique de Cadolle nous offrir des poèmes. Se sont joints à elle Marie-Andrée Roy au piano, Édith-Anne Pageot au violon et Guy Laverdure à la guitare.
Le menu partagé
En introduction, on a pu s’émerveiller de Locomotion, une composition originale de Marie-Andrée. Les notes de cette pianiste nous transportent au travers de l’évolution de cette pièce, tel un crescendo. Grâce au partage vocal de Monique, on a l’impression de vivre du pur Nelligan au fil de la soirée. Parmi ces œuvres, on a pu apprécier Le Voyageur et la trame musicale s’est liée avec Un Canadien errant. Un moment empreint de beauté nostalgique! La poésie s’est poursuivie avec Petit coin de cure et La romance du vin. Les notes de Drive the Cold Winter Away nous ont charmés tout autant que les musiciens. Avec Le vaisseau d’or, le poème le plus connu de Nelligan, s’y est joint en musique, Isabeau s’y promène, extrait des Chansons populaires du Canada dont Ernest Gagnon (né en 1834), compositeur, écrivain et historien en a donné la version lyrique.
Monique nous précise que Nelligan avait une faiblesse pour sainte Cécile et elle poursuit avec entre autres Le récital des anges et La bénédictine qui comblent nos oreilles tant par les textes que par celle qui les exprime. Dans ce dernier poème, on parle d’un oiseau qui remettrait une lettre aux mains d’un ange, alors c’est avec la si belle composition de Richard Desjardins Le cœur est un oiseau que les musiciens ajoutèrent du beau à ce qui l’était déjà. L’art oratoire de Monique se conclut avec La réponse du crucifix suivi de Frère Alfus. Le tout divinement accompagné par le violon d’Édith-Anne, le piano de Marie-Andrée et la guitare de Guy, afin de nous rappeler Quand les hommes vivront d’amour du regretté Raymond Lévesque. D’entendre une si belle création en ces lieux sacrés ajoute une dimension encore plus profonde à ces écrits toujours actuels.
Une surprise pour la fin
À la fin de cette soirée, Gilles Ducharme, qui est responsable du financement pour notre église et un fidèle membre du Conseil de la pastorale, est venu souligner les prestations de chacun. Il nous présente également Agathe Melançon qu’il a prise sous son aile bienveillante depuis plusieurs années. « Elle fait pratiquement partie de la famille, nous mentionne-t-il et ce soir, Agathe, qui est une poétesse rêveuse, nous présente son 5e recueil titré Lignes ». Afin de faire découvrir l’essence de son écriture, l’autrice remet un exemplaire de son manuscrit aux personnes présentes. M. Ducharme et son épouse Jacqueline, qui le seconde dans ses multiples tâches, servent un vin d’honneur pour souligner les artisans de cette soirée. Une belle façon de remercier les gens pour leur contribution envers notre paroisse hippolytoise. Grâce à la voix de Monique, conjuguée au trio de musiciens, Nelligan est venu jusqu’à nous plus de 80 ans plus tard!
Crédit photos : Gilles Ducharme