Lors du lancement médiatique du Salon des Aînés de Saint-Jérôme le 7 septembre, j’ai eu l’occasion d’échanger avec quelques personnalités présentes. J’ai pu aussi découvrir ce qui les unissait avec leur consœur Béatrice Picard, marraine du salon 2023. Voici mes entrevues avec Louise Portal, France Castel et Claudette Dion.
Louise Portal
Louise vous êtes actrice, chanteuse, autrice et, en 1973, à peine sortie du Conservatoire, vous avez joué auprès de Mme Picard dans le film Taureau. Que ressentez-vous 50 ans plus tard d’être ici ce soir ?
L.P. : C’est un privilège, en fait, c’est le seul projet que j’ai eu la joie de partager avec elle. Pourtant, elle a une carrière de 75 ans; parfois on a des camarades que l’on côtoie juste une fois. J’ai fait plusieurs projets avec Rémi Girard et seulement une scène avec Marie Tifo. Pour Béatrice, je tenais absolument àhonorer son parcours exceptionnel.
Mme Picard a marqué le visage artistique…
L.P. : Complètement. Elle a traversé des décennies; quand elle a commencé, il n’y avait pas d’agences de castings, etc. Ce qui m’épate d’elle, c’est qu’elle répond toujours présente à des projets.
Le 20 septembre paraîtra votre biographie
Aimer, incarner et écrire. Je trouve que ce titre vous identifie bien !
L.P. : Je suis une grande amoureuse dans la vie et j’essaie de créer de la beauté et de l’harmonie dans mon quotidien. Incarner, car je suis une comédienne depuis plus de 50 ans, et écrire, je le fais depuis la cinquantaine, c’est le volet artistique qui m’a le plus occupé.
Dans cette biographie, on apprend que votre souhait est de transmettre.
L.P. : Dès que l’on passe le cap d’un certain âge, je trouve important de transmettre notre savoir.
France Castel
France, parlez-moi de votre lien avec Mme
Picard.
F.C. : C’est un lien très important ! C’est la première personne qui m’a engagée comme actrice après ma nouvelle vie. C’était pour jouer dans un théâtre d’été et ensuite, on a fait Les fleurs d’acier ensemble. C’est un modèle inspirant.
Souhaitez-vous pouvoir continuer de pratiquer votre métier aussi longtemps que
Béatrice si la santé le permet ?
F.C. : J’ai eu 79 ans, je suis déjà pas mal avancée… Oui, mais il y a des choses que je ferais moins, comme des tournées en hiver. Je suis obéissante de la vie, c’est elle qui va me le dire.
Avez-vous des projets ? Car c’est toujours un plaisir de vous entendre chanter, de vous voir jouer…
F.C. : Je suis en train de tourner Nuits blanches et même si je suis morte dans la série, on me verra six mois avant ma mort et on va comprendre comment cela s’est passé. Et aussi, il y a un projet d’une nouvelle série qui verra le jour sous peu.
Claudette Dion
Que ressentez-vous d’être présente pour les 75 ans de carrière de Mme Picard ?
C.D. : C’est un honneur ! Ils m’ont fait un privilège en m’invitant; Béatrice, c’est une icône. On s’est rencontré à quelques reprises. De plus, on me demande de lui chanter sa chanson préférée d’Édith Piaf qui est La vie en Rose.
Donc cela vous touche de lui interpréter cela ce soir ?
C.D. : Oui. C’est un beau hasard, puisque les gens me connaissent beaucoup grâce à cette chanson. Chanter ce n’est pas un travail pour moi. Cela va me faire un grand plaisir de la lui offrir pour son anniversaire.
Quels sont vos projets ?
C.D. : Il y en a un qui me tient beaucoup à cœur. C’est un livre qui se nomme Album L’école de ma vie. C’est un livre pour permettre aux mères ou aux grands-mères d’écrire leurs chansons ou leurs histoires préférées, leurs souvenirs, leurs photos, etc. En fait, c’est un legs familial et les recettes provenant des ventes iront pour aider les enfants d’âge scolaire. Ils seront en vente dans les Jean Coutu en novembre.
Questions en rafale
Voici quelques questions en rafale que j’ai posées à ces trois personnalités. Ces femmes de cœur se sont prêtées au jeu avec générosité.
Qu’est-ce qui vous charme?
Louise : La grande harmonie que je vis avec mon mari Jacques.
France : Je suis charmée par à peu près tout ce que la vie offre et ce sera toujours mes enfants, ma famille.
Claudette : La rencontre des gens, la musique et de toutes les sortes, quand c’est bien fait je suis charmée.
Un souhait ultime si vous aviez une baguette magique?
Louise : Ce serait de voir une adaptation de la vie de Renée Martel à l’écran et de l’incarner.
France : Que mes enfants et petits-enfants se réalisent, qu’ils soient le plus heureux possible.
Claudette : Je soignerais Céline…
M.T. : (silence… elle me regarde émue) et je lui demande comment elle va.
Claudette : Céline va bien. Elle a un moral d’acier. On lui a parlé la semaine dernière, elle nous a fait un bout de chanson. C’est une maladie que personne ne connaît, donc les chercheurs cherchent et elle garde confiance. Elle est vraiment exceptionnelle.
Votre plus grande fierté?
Louise : D’être encore là depuis plus de 50 ans dans la colonie artistique et d’avoir réussi ma vie amoureuse.
France : Mes petits enfants! Et aussi je suis fière d’être résiliente.
Claudette : D’avoir donné naissance à quatre enfants et d’avoir treize petits-enfants. C’est un héritage! Que demander de plus à la vie quand le souhait d’un petit-enfant est de venir passer du temps avec sa mamie. C’est un cadeau du ciel, cela me garde vivante.
Quelle chanson vous touche et pourquoi?
Louise : C’est Les choses de la vie de Frida Boccara. À 29 ans j’ai eu une peine d’amour et cette chanson m’avait beaucoup touchée.
France : Ça restera toujours Voir un ami pleurer de Jacques Brel. Cela me chavire parce que malgré tout ce qui peut arriver, rien ne passe à côté des pleurs d’un ami.
Claudette : C’est la chanson Trois heures vingt que Céline a chantée au décès de René. Dans cette chanson, ils s’étaient donné rendez-vous, tout avait commencé à ce moment-là et quand elle l’interprète de toute son âme, cela vient me chercher.