C’est dans la série Humour que l’impayable Jean-Marc Parent venait nous présenter son spectacle titré Utopie le 29 août au Théâtre Gilles-Vigneault. Ce conteur unique en son genre a su remplir la salle où toutes les tranches d’âges étaient bien représentées.

Depuis plus de 30 ans, cet artiste a su se tailler une place de choix dans l’univers du rire et il continue de capter notre attention quand il se livre à nous.

 

Un imaginaire qui frôle la réalité

Quand le rideau se lève, une enseigne représentant Utopie avec les symboles de paix et d’amour descend du plafond. Quelques instants s’écoulent avant que n’apparaisse Jean-Marc qui est accueilli par de chaleureux applaudissements. Il nous confie que rendu à 61 ans, cela lui « rentre dedans » et il se remémore avec le public certains jeux de son

enfance. Comme le fameux Hands Down que plusieurs personnes dans la joyeuse soixantaine se souviendront avoir reçu en cadeau. Il s’agissait d’un jeu avec quatre mains de plastique sur lesquelles on tapait le moment venu.

Il échange beaucoup avec les spectateurs et il en cible certains plus près de la scène, en leur demandant leur année de naissance, la comparant à la sienne afin de les inclure dans ses propos. À plusieurs reprises, il dirige son attention vers ces mêmes gens pour d’autres sujets, établissant ainsi un contact visuel avec eux. L’interaction qu’il a ainsi établie fait en sorte qu’à divers moments ces « invités » dans l’assistance s’immiscent dans son texte. Alors l’humoriste de rétorquer « Voyons tout le monde me parle, c’est pas une télévision ‘icitte’ » et les rires qui suivent démontrent que l’effet JMP est toujours présent.

 

La santé un sujet infini…

C’est en faisant un descriptif assez détaillé de sa santé, incluant la prise de médicaments qui est plus présente avec l’âge, que Jean-Marc poursuit son exposé. La chirurgie plastique fait aussi partie de ses sujets, car il nous dit « même les gars se font refaire les mollets ». Il a de la difficulté à concevoir que la marche c’est un sport, « tu te déplaces ! » affirme-t-il. Avec un air de confidence, il nous dit « en visite chez des amis, mes ronflements me réveillent en plein après-midi », voilà une porte ouverte pour nous parler de ses problèmes d’apnée du sommeil. Suite à cela on a droit à toute une dissertation sur le sujet, en passant par la clinique de l’analyse du sommeil jusqu’à l’installation du masque de style F18 selon Jean-Marc. Le tout sans oublier les

fameux élastiques, dont il nous décrit l’installation et la fonction avec une gestuelle qui lui est propre. C’est hilarant !

Plus sérieusement, il nous raconte que l’an dernier, il a visité sa belle-mère dans un CHSLD. Avec empathie, il nous révèle qu’elle était atteinte de la maladie d’Alzheimer. À sa façon, il nous exprime ses craintes face à l’autonomie qui s’étiole ou à ce qui peut nous échapper dans les cas de pertes cognitives. Il se dit hypocondriaque, mais il nous suggère de combattre nos peurs. Par exemple, il nous relate le moment où il voulait faire un don de sang et qu’il a dû repartir, parce que l’infirmière lui aurait dit qu’il n’avait pas de veine.

 

Les amis malaisants

On sait que l’humoriste se rend en Floride chaque année pour des vacances. Il transporte avec lui plusieurs anecdotes qu’il partage avec nous avec des détails assez particuliers. Il se dit parfois consterné d’entendre des conversations gênantes que ses amis floridiens échangent entre eux. Les malaises sont flagrants quand on l’invite à un club échangiste à son insu. L’expérience est marquante et il nous en fait une description qui ne laisse pas beaucoup de place à l’imagination, sans toutefois tomber dans la vulgarité. Il poursuit ainsi pendant plus de deux heures avec des histoires impliquant l’attitude des policiers aux USA qui est très différente de ceux au Québec, de ses problèmes avec son permis de conduire, etc.

 

L’échange au cœur de la soirée

Raconter, c’est la force ultime de cet artiste et avec ce 11e spectacle, il poursuit dans cette même voie. Suite à l’ovation, il continue de s’adresser à l’auditoire, les remerciant de s’être déplacés pour lui. À en juger par les applaudissements, ce n’est pas une utopie de croire que Jean-Marc soit toujours si estimé du public.

Pour infos : theatregillesvigneault.com