Le samedi 16 septembre se tenait la Journée de l’environnement. C’est à la suite de la présentation de Geneviève Simard sur le Plan de conservation des milieux naturels de Saint-Hippolyte que nous avons eu l’opportunité d’écouter Jérôme Dupras, professeur au Département des Sciences naturelles de l’UQO et chercheur à l’Institut des sciences de la forêt tempérée.
Après avoir brossé un tableau planétaire peu reluisant à cause des crises qui nous guettent, il a pris la peine de mentionner que les années 60 et 70 ont été très positives pour l’environnement grâce à la montée du mouvement écologiste et les vertus de la révolution verte, par les publications du Club de Rome et par les premières manifestations du Jour de la Terre. Il faut aussi relater que dans ces années furent créés les ministères de l’Environnement au Québec et au Canada et que fut adoptée la loi sur la Qualité de l’Environnement. En même temps, les changements globaux induits par la révolution industrielle, la surexploitation des ressources naturelles et l’utilisation accrue des combustibles fossiles ont tôt fait de porter atteinte à la biodiversité, à créer des bouleversements climatiques, conduisant l’humanité au seuil de l’irréversibilité des opérations de sauvegarde de la planète.
Message porteur d’espoir
Tout au long de ses explications, le ton utilisé par M. Dupras était objectif et nous sentions que son message était porteur d’espoir. Il fait mention que trois secteurs d’importance peuvent faire l’objet de transformations à notre portée. Il s’agit de l’énergie, de l’agriculture et de l’aménagement du territoire. Et si on se base sur la science, on peut opérationnaliser une transition écologique. Les rencontres planétaires comme les COP et les accords qui y ont été signés sont précurseurs de changements positifs. Bien sûr, il faudra mettre en œuvre les recommandations afin de pouvoir respecter ces traités.
Plus nous reportons l’échéance, plus les défis sociétaux seront de taille. On pourra utiliser des moyens technologiques pour combattre l’augmentation du carbone, mais on peut aussi faire appel aux solutions fondées sur la nature en plantant des arbres ce qui permet de séquestrer du carbone de l’atmosphère. Si on protège davantage notre territoire, que l’on crée davantage d’aires protégées, on devient un bon élève. Au Québec, nous sommes à 17 % de conservation et nous visons 30 % en 2030! Il faudra sauvegarder davantage de territoires naturels non fragmentés aussi dans le sud de la province!
Protéger aujourd’hui pour l’avenir
Artistiquement, Jérôme Dupras et son groupe musical les Cowboys Fringants ont mis en place une fondation dès 2006 pour consacrer temps, argent et énergie à planter des arbres et à acheter des territoires naturels, les protégeant de tout développement. Ils sont aussi derrière la restauration de milieux perturbés qui peuvent redevenir florissants si on y consacre les efforts voulus.
Jérôme Dupras termine par une ligne éditoriale en citant le rapport Notre avenir à tous, grande Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU qui eut lieu en 1987 et qui fut présidée par Gro Harlem Brundtland, première ministre de Norvège. Il est certain que les conclusions de ce rapport n’ont pas été utilisées à leur juste valeur, notamment en ce qui a trait à la notion de développement durable. En même temps, nous aurions intérêt à revoir ce texte, car il était majeur pour l’époque et peut encore nous éclairer aujourd’hui.
Une conférence enrichissante
Il y a un peu plus de 50 ans naissait le mouvement écologiste et M. Dupras clame qu’il a hâte de voir où nous en serons dans 50 ans, en 2070… Le professeur et chercheur sent que nous avons un devoir d’humilité, que nous devons nous mobiliser comme citoyens et qu’il existe un momentum pour que nous puissions relever les défis qui nous attendent. Une chaude main d’applaudissements l’a accueilli après qu’il eut prononcé sa conférence.
À noter : Jean-Pierre Fabien a enseigné l’écologie à Jérôme Dupras durant l’année scolaire 1987-1988 au Collège de l’Assomption.