Lors d’un récent voyage dans le parc de la Gaspésie à gravir d’incroyables sommets, j’ai pu croiser sur ma route une plante assez commune, la Clintonie boréale.
Elle appartient à la famille du lis, les Liliacées. Elle se trouve autant dans le sud du Québec que plus au nord. En Gaspésie, c’est l’alliée du sapin et de l’épinette. Elle adore les sols rocheux, frais, humides et peut se trouver en assez grand nombre sur le parterre de la forêt.
Des feuilles luisantes
Voici comment la reconnaître à coup sûr. Tout d’abord, regardons les feuilles. Elles poussent à la base de la plante. Elles sont souvent groupées par trois. Elles ont un aspect cireux, charnu et sont larges et luisantes. Elles peuvent mesurer 20 cm de longueur et ne possèdent pas de dents sur leur marge. La croissance de cette plante est vraiment lente. On doit compter une douzaine d’années pour qu’apparaissent les trois feuilles basilaires. Le rhizome prend aussi du temps à croître. Dans les premières années de la vie de la plante, il est difficilement détectable.
Des fleurs délicates
Les fleurs sont délicates et très belles. De couleur jaune, elles sont portées par une hampe qui peut atteindre 25 cm. Les trois sépales et les trois pétales sont très semblables. Les fleurs poussent en ombelles au sommet de la hampe. On dirait de petites cloches tournées vers le bas ou sur le côté. On dit que la Clintonie boréale prend environ 15 ans pour fleurir. La reproduction végétative réussit beaucoup mieux que la germination d’une graine. Le rhizome, une fois bien développé dans le sol, permet à d’autres plants de sortir de terre.
Des fruits bleu foncé
C’est alors que l’on remarque des tapis de cette plante qui se forment dans le sous-bois. Selon la botaniste Gisèle Lamoureux, un tapis d’un mètre carré est centenaire ! Il est donc important de ne pas la cueillir ou modifier l’habitat de cette plante. Les fruits sont bleu foncé, de forme ovale et ils sont un peu plus gros qu’un bleuet. À noter que ces fruits sont réputés toxiques, il n’est donc pas conseillé de les consommer.
Étonnante diversité
À gravir des pentes abruptes en direction du sommet convoité, je prenais des pauses tout au long de ces montées. Et lorsque des plantes comme la clintonie, la monésès ou le cornouiller s’adonnaient à être sur mon passage, je les observais de près et j’étais fasciné par la diversité de notre flore sauvage. Mais il faut reprendre la route. L’ascension n’est pas terminée… Une fois le pic atteint, je demeure sur place, subjugué par la beauté des paysages. Un sentiment d’humilité m’envahit devant cette grandeur qui nous dépasse.