Mondialement, les plus importants jardins botaniques, en superficie et en taille de la collection, sont les Jardins botaniques royaux de Kew près de Londres suivis par le Jardin botanique de Montréal. Les amateurs et les experts retrouvent les collections de plantes sauvages et horticoles dans les dix serres et trente jardins thématiques où poussent pas moins de 22,000 essences en provenance des quatre coins de la planète, occupant 75 hectares d’espaces verts.
L’idée de doter Montréal d’un jardin botanique d’envergure flottait déjà dans l’air au milieu du 19e siècle, mais il a fallu attendre les années 1920 pour qu’elle vienne éclore dans l’esprit d’un jeune professeur de botanique, le frère Marie-Victorin. Né à Kingsey Falls dans les Cantons de l’Est le 3 avril 1885, Conrad Kirouac rejoint la congrégation des Frères des écoles chrétiennes en 1901 et prend le nom de Marie-Victorin. En 1903, professeur au collège de Saint-Jérôme, il souffre de tuberculose, dont il se remettra, mais doit suivre une cure dans la nature et au grand air. Ces périodes de convalescence éveillent en lui un intérêt marqué pour la botanique. En 1904, son père lui offre un microscope. Il s’initie par lui-même au monde des plantes, car personne n’offre de cours de sciences naturelles au niveau universitaire. Avant-gardiste, il sera botaniste, professeur d’université, intellectuel et écrivain.
L’éclosion d’un grand projet
Durant les années 1920, alors professeur à l’Université de Montréal, il participe au projet du Laboratoire de botanique et conçoit l’ouvrage la Flore Laurentienne, qu’il publiera en 1935. Il propose la création d’un jardin botanique à Montréal. En 1930, l’Association du Jardin botanique voit le jour et remet l’année suivante un rapport présentant les grandes lignes du projet. Il aura quatre objectifs principaux : la conservation, la recherche scientifique, l’éducation et l’enseignement, tout en restant compatible avec le tourisme. Le projet réussit à prendre racine et à se développer, nourri par la passion du frère Marie-Victorin et de celui qui deviendra le chef horticulteur du jardin, Henry Teuscher.
Malgré des difficultés économiques, on entame la conception du jardin et des bâtiments, et avec l’appui du premier ministre Maurice Duplessis, le projet prend forme avec la fondation officielle du Jardin en 1931. Le bâtiment administratif est commencé en 1931, s’achève en 1938, tandis que les grandes serres d’exposition sont inaugurées en 1956. Au fil des ans, s’ajouteront, des jardins communautaires, une pépinière, des lacs artificiels, une entrée principale, des fontaines, des cascades, un jardin de plantes aquatiques et une centrale pour les plantes tropicales. Un nouvel herbier et une bibliothèque agrandie contribueront au rayonnement scientifique du Jardin.
La régénération du Jardin
Après le décès de Marie-Victorin en 1944, le poste de directeur du Jardin connait différents administrateurs et en 1970, le poste reste vacant et la recherche scientifique ralentit. Le Jardin lui-même souffre d’un manque d’entretien. La conjoncture économique et l’intérêt naissant pour l’environnement aidant, le Jardin botanique de Montréal prend son véritable essor sous la direction de Pierre Bourque. Le succès des Floralies internationales de 1980 provoque une véritable ouverture sur le monde. Le bilan des rénovations, des nouvelles installations et de programmes de formation est imposant. De nouveaux jardins sont inaugurés : la Roseraie, les jardins japonais et de Chine et une nouvelle école d’horticulture est mise sur pied. Cette période voit le Jardin s’élever au rang, qui est aujourd’hui le sien, parmi les grands jardins du monde. Depuis, la croissance n’a pas ralenti et en 2010 le Centre sur la biodiversité de l’Université de Montréal a ouvert ses portes. Un projet de 25 millions $. Papillons en liberté, l’Odyssée des monarques, la Magie des lanternes ou le Grand Bal des citrouilles sont des activités saisonnières proposées aux touristes.
En mai 2008, le Jardin botanique de Montréal a été reconnu comme un « lieu historique national du Canada ». Un joyau québécois à visiter!
Sources :
Wikipédia et espacepourlavie.ca/jardin-botanique