C’est le 23 juin qu’a eu lieu la première de la pièce Silence, on tourne! J’ai eu le grand plaisir d’échanger avec Catherine Proulx-Lemay qui fait partie de la distribution. Comme beaucoup de gens le savent, cette comédienne a une feuille de route assez impressionnante. Afin de découvrir quelques facettes de sa charmante personnalité et aussi de peut-être en savoir un peu plus sur cette mystérieuse comédie, je partage avec vous chers lecteurs notre conversation.
M.T. Catherine on te connait pour tes nombreux rôles télévisés, par exemple dans Tabou, Aveux (pour lequel tu as été soulignée aux Gémeaux en 2010) Unité 9 et District 31. Durant ton parcours tu as fait beaucoup de doublages. Qu’est-ce qui te fascine quand tu pratiques ce côté de ton métier ?
C.P.-L. Pendant longtemps et encore aujourd’hui, je me suis un peu faite la défenderesse du doublage. Car parfois les gens croient que l’on ne joue pas vraiment ou que cela n’est pas si exigeant. Mais pour ma part à travers le doublage, j’ai vraiment l’impression de pratiquer mon art et de jouer à part entière. C’est comme un peu ma LNI (Ligue nationale d’impro) à moi. Cela demande une grande liberté et il faut être assez impudique, car on a l’air fou derrière le micro à se parler et à bouger tout seul parfois, car on n’a pas toujours près de nous l’acteur avec qui on fait la scène. Cela fut très formateur dans ma vie de pouvoir expérimenter cela.
M.T. Donc le fait d’être derrière un micro cela te permet d’explorer ton art sous un autre angle ?
C.P.-L. Oui c’est très anonyme et souvent les gens s’excusent parce qu’ils n’ont pas reconnu ma voix. Pour moi c’est parfait je ne veux pas qu’on me reconnaisse (rires). Je souhaite que les gens oublient ma voix. Je veux me consacrer le plus possible à la voix de l’actrice que je double et réussir à travers mon jeu à lui rendre justice. C’est agréable aussi d’avoir une partie anonyme et de ne pas toujours être devant les caméras.
M.T. Dirais-tu aussi que c’est rassurant ?
C.P.-L. Dans une certaine mesure, oui. Le doublage a fait partie de ma vie et m’a offert une sécurité d’emploi à des périodes où j’ai moins fait de tournages ou de théâtre, car ce métier est parfois précaire.
M.T. Comme je disais on t’a vue dans plusieurs séries télé. Raconte-moi comment on t’a approchée pour jouer dans Silence, on tourne! ?
C.P.-L. En fait c’est Encore Spectacle qui m’a approchée pour jouer au théâtre. Comme il y a eu reports de pièces à deux reprises, ils sont revenus avec cette nouvelle proposition.
M.T. Le fait de jouer la comédie est-ce que cela te sort de ta zone habituelle, car par exemple quand on pense à District 31, là on est ailleurs…
C.P.-L. Oui, je dirais qu’à la base le théâtre c’est une partie de mon travail qui me challengeait le plus. Quand j’ai terminé mes cours, j’ai été plus sollicitée pour faire de la télé et donc, quand j’arrivais pour jouer au théâtre j’avais un manque de pratique. J’avais l’impression que lorsque je montais sur une scène, je recommençais du début et cela me semblait plus évident dans le cas du théâtre d’été. Je me considère plus comme une actrice dramatique que comique. Mais dans les dernières années, j’ai appris à développer mon côté plus drôle comme dans Les beaux malaises. Mais je doute parfois et je me dis ah non je ne suis pas drôle (rires)!
M.T. C’est Charles Dauphinais qui fait la mise en scène. Est-ce que tu apprécies être dirigée ?
C.P.-L. J’adore être dirigée. Je ne connaissais pas Charles et il porte une attention particulière à trouver nos personnages, à les rendre le plus crédibles possible. Il nous dirige beaucoup et j’aime vraiment cela. Il est très bon.
M.T. Peux-tu me dire un peu à quoi on peut s’attendre lors de cette comédie ?
C.P.-L. C’est vraiment un « show » de gang. Le tournage est une scène de film et nous, les comédiens, nous sommes soit des acteurs, des techniciens ou des réalisateurs, etc. Avec Marc St-Martin qui joue le rôle d’un assistant-réalisateur, il s’adresse au public qui devient les figurants, comme un personnage à part entière. La scène se passe au théâtre et on brise vraiment le quatrième mur. Moi je suis le personnage de Jojo et je porte plusieurs chapeaux, et je suis quand même assez loin de moi dans l’énergie du personnage. Il faudra venir voir la pièce pour comprendre (rires).
M.T. On peut supposer que ce sera différent à chacune des représentations ?
C.P.-L. Complètement! On joue avec cette donnée-là où certains soirs il y aura plus de participations et parfois moins avec des surprises et un peu d’improvisation.
M.T. Et parfois un peu déstabilisant pour les acteurs ?
C.P.-L. Oui c’est possible et un défi supplémentaire, mais dans le plaisir.
Je tiens à remercier Catherine pour sa générosité et le temps qu’elle m’a accordé. Elle m’a confié que depuis plusieurs années elle vient profiter de son chalet dans notre belle région hippolytoise. Catherine ne chôme pas, car plusieurs autres projets sont à venir pour cette excellente actrice. Elle a très hâte de revenir jouer sur la scène du TGV, car en 2019 elle faisait partie de la distribution pour Le Bizarre incident du chien pendant la nuit. Cette fois-ci, elle se retrouve au cœur même d’une comédie dans la plus pure tradition du théâtre d’été avec Silence, on tourne! Au printemps 2024 une tournée est d’ailleurs prévue. Des rires, de l’interaction et de la légèreté, c’est ce qui attend les spectateurs depuis le 23 juin.
Pour toutes les dates, visitez theatregillesvigneault.com/calendrier/silence-on-tourne
Crédit photo : Julien Faugère