Les gens qui ont eu la chance de connaitre Paul-André Forget (1931-2002), appelé familièrement P-A, se souviennent d’un politicien toujours intéressé à connaitre l’histoire personnelle de ses concitoyens en s’informant : d’où venez-vous ? où habitez-vous ? qui sont vos parents ? Il trouvait toujours un lien heureux à faire avec la parenté. Il était au service des gens avant celui de son parti politique.
Son arrière-grand-père Joseph était arrivé de Sainte-Scholastique en France en 1854, pour s’établir sur une ferme. Son fils Férié a pris sa relève, suivi en 1924 par Patrice, le père de Paul-André. En 1952, à la suite d’un événement tragique, le décès de son père, il a dû cesser ses études et aider sa mère Alzire Thémens sur la ferme. La même année, il a épousé Thérèse Richer à Saint-Jérôme. Ils ont eu huit enfants, 20 petits-enfants, en plus de plusieurs arrière-petits-enfants. Il a acheté la terre paternelle, l’a développée et a bâti une importante entreprise laitière, céréalière et acéricole à Lafontaine, maintenant Saint-Jérôme. Il a avoué à un journaliste « qu’il avait été chanceux, parce que mes enfants aimaient la ferme et m’ont beaucoup aidé et que ma réussite dépend beaucoup du support que j’ai reçu de mon épouse Thérèse et de mes fils Patrice, Yvon et Louis qui ont pris la relève de l’entreprise ».
En tant qu’agriculteur, il a fait partie de nombreux conseils d’administration, de l’UPA et de Sociétés d’agriculture et a participé à l’organisation d’expositions agricoles. Il était toujours prêt à défendre les intérêts des agriculteurs et à aider ceux qui rencontraient des difficultés. Il les a représentés à la Chambre de commerce et au CA de la Caisse populaire. Il a également siégé au conseil municipal de la paroisse de Saint-Jérôme. Élu député libéral dans Prévost de 1985 à 1994, il s’est impliqué dans de nombreux projets, dont l’implantation de nouveaux programmes au Cégep de Saint-Jérôme; la valorisation touristique du Mont-Tremblant; l’agrandissement et l’ajout du département d’oncologie de l’hôpital de Saint-Jérôme; la construction d’usines d’épuration et de filtration dans les villes du comté; etc. Ce qui ne l’empêchait pas, à l’occasion, de glisser discrètement un billet de 20 $ à quelqu’un qui avait faim.
En 1991, les scouts ont obtenu la permission de planter des arbres au Québec. Des bénévoles en ont planté 25 000 le long de la route15. En 1993, après une campagne appuyée par P-A auprès de toutes les villes de Boisbriand à Mont-Tremblant, des scouts, des membres de Clubs Optimistes et des bénévoles ont mis en terre plus de 96 000 arbres. En plus des plantations manuelles, une machine, sans propulsion autonome, devait être tirée par un tracteur que P-A accepta de prêter. Un autre beau geste.
Il est décédé à Saint-Jérôme, le 25 janvier 2002 à l’âge de 70 ans et 5 mois. Lors de son décès, Lucie Papineau, députée et secrétaire d’État, affirma « Monsieur Forget était un homme passionné et engagé. Il a grandement contribué, à travers tous ses rôles, au mieux-être de sa communauté ». Le journaliste Mychel Lapointe titre son In Memoriam « P-A Forget, un homme aimé de tous! » Que dire de plus!