Les musiciens saluent le public après leur performance.

Louise Bessette au piano, Mark Djokic au violon et Chloé Dominguez au violoncelle. Ces trois musiciens ont réaffirmé leur amour pour la musique de Piazzolla en interprétant sur scène, début avril, l’intégralité de leur album Escale à Buenos Aires.

Le spectacle était présenté à Prévost dans le cadre des concerts de Diffusions Amal’Gamme, dans la série des Grands Classiques.

Piazzolla

L’Argentin Astor Piazzolla est l’initiateur de ce qu’on a appelé le nuevo tango (nouveau tango). Influencé par le jazz et la musique néo-classique de Bartók et Stravinsky, il introduit un nouveau rythme, un nouveau timbre et une nouvelle harmonie au tango traditionnel. Ce qui lui vaut des critiques acerbes, mais sa musique s’impose.

Escale à Buenos Aires

Interprétées au violon et au piano, les quatre parties de l’Historia del tango (Histoire du tango) nous font progresser à travers les différentes époques du tango au XXe siècle. La pièce Concert d’aujourd’hui clôt cette rétrospective. Impossible de ne pas y reconnaître la touche de Piazzolla, tellement la musique reflète le tempérament particulier du compositeur. Le Grand Tango est exécuté, quant à lui, au violoncelle et au piano. Publié à Paris, ce morceau exprime à lui seul l’esprit du nuevo tango. Il inclut des rythmes de tango traditionnels dans une écriture syncopée inspirée du jazz.

 

Les trois musiciens s’unissent pour jouer Las Cuatro Estaciones Porteñas (Les quatre saisons de Buenos Aires). Ces pièces, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ne réfèrent pas aux saisons météorologiques. Piazzolla a plutôt voulu y décrire en musique, et avec intensité, la vie précaire des habitants des bidonvilles de la capitale de l’Argentine, quelle que soit la période de l’année.

 

Louise Bessette s’est installée seule au piano pour nous offrir Adiós Nonino (Adieu grand-père). Piazzolla n’a pu assister aux funérailles de son père. Il compose à sa mémoire la pièce Adiós Nonino qui deviendra emblématique. Elle l’escortera pour le reste de sa vie. En ouverture et en rappel, Bessette, Djokic et Dominguez nous ont proposé Oblivion (Oubli), une œuvre populaire et célèbre, que Piazzolla a créée pour le film Henri IV du réalisateur italien Marco Bellocchio.

 

Louise Bessette

Pianiste-concertiste de prestige, Louise Bessette poursuit sa carrière professionnelle depuis plus de 40 ans. Ses performances sur scène, autant comme soliste qu’en musique de chambre, lui ont valu une célébrité internationale. Elle est reconnue comme l’une des plus grandes pianistes du Canada en musique contemporaine. Elle est récipiendaire de très nombreux prix et distinctions.

 

Mark Djokic

 

Mark Djokic est considéré par plusieurs comme l’un des plus grands violonistes solistes du Canada. Il s’est produit avec cinq des orchestres canadiens les plus réputés . Il est aussi chambriste et apprécie particulièrement jouer en trio.

 

 

Chloé Dominguez

 

La violoncelliste Chloé Dominguez est une soliste et une chambriste. Elle est membre de l’Ensemble Morpheus, du Trio Lajoie, de l’Ensemble Spirit’20. Également violoncelliste soliste de l’Ensemble contemporain de Montréal, elle est très engagée dans la création musicale contemporaine.

 

 

Savoir interpréter

Les trois musiciens ont offert au public des interprétations exaltées. Leurs mains dialoguaient étroitement avec leurs instruments. Tout au fil de leur prestation, leur émoi, bien visible, se manifestait dans leurs postures: des balancements extatiques du corps, des yeux qui s’agrandissaient jusqu’au paroxysme de l’intensité pour ensuite se rétrécir dans une profonde intériorité. Ils se sont abandonnés à leur jeu, confiants que leurs notes s’accordaient intimement entre elles. Les sourires de connivence, échangés après chaque morceau, confirmaient l’évidence : ils avaient traversé ces envolées musicales en toute complicité et en pleine symbiose. Une belle alchimie, passionnée et passionnante.