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Sur les traces du Sentier, journal communautaire, projet audacieux et innovateur en 1983

 

C’est dans l’esprit, 40 ans, ça se fête!, que le 25 mai prochain, une centaine d’invités réunis au Camp du Grand Héron souligneront l’indéfectible présence informative communautaire gratuite que représente le journal Le Sentier de Saint-Hippolyte.

Posant un regard dans le temps, oser produire une publication communautaire et de plus, offerte gratuitement était un projet très novateur en 1983 pour une petite municipalité vivant principalement d’activités de villégiature! Si de telles publications existaient dans des quartiers montréalais, les Hippolytoises et Hippolytois, les villégiateurs et les vacanciers n’avaient accès à cette époque qu’à des publications payantes. L’Écho du Nord qui avait remplacé L’Avenir du Nord, en 1935, luttait avec la concurrence du Mirabel depuis 1974. C’est ainsi que de La Presse, Le Devoir, le Montréal-Matin jusqu’en 1978, finissent par supplanter Le Journal de Montréal, fondé en1964 et dans lesquels paraissaient parfois quelques reportages sur Saint-Hippolyte. Bien sûr, on tendait l’oreille aux nouvelles de CKJL, Radio 900 AM de Saint-Jérôme, qui diffusait dans les Basses-Laurentides dans les années 50 et 60.

Collaborateur audacieux

Premiers idéateurs et artisans de cette publication poussent aussi l’audace de faire appel à la collaboration de la population pour les accompagner dans ce projet : « Maintenant, pour que ce journal vive longtemps, il y va de votre implication »,1 lit-on dans un article de la première publication. Eux-mêmes sont néophytes dans l’art de rédaction journalistique, personne n’ayant de formation ou d’expérience! Qu’importe, comme plusieurs sont déjà très actifs au sein d’autres organisations, ils s’initieront mutuellement et dans l’entraide aux rudiments de l’élaboration d’un média écrit. Quarante ans plus tard, c’est toujours le cas! Ils se qualifient toujours de « journalistes en herbe, touche-à-tout » et tous sont bénévoles !2

À la hauteur des attentes des commanditaires et de la municipalité

Convaincants sans nul doute, car durant les sept mois de préparation, ils ont rejoint l’intérêt des commanditaires. Vingt-six font paraître une publicité commerciale dès la première parution. Leur contribution finance ainsi une part de la production à laquelle s’ajoute la généreuse contribution de la municipalité qui s’en sert comme véhicule d’information citoyenne. Difficile de faire, 40 ans plus tard, l’inventaire de la quantité, la variété et l’évolution des publicités parues. Cela serait digne d’une exposition! Certains y sont fidèles depuis les tout premiers débuts tel Les excavations Serge Gingras inc. Ainsi, pour bien servir les commerçants, les journalistes et membres du journal ont aussi appris à devenir représentants publicitaires.

 

 

 

 

Nom évocateur de la municipalité : Le Sentier

Cet esprit d’innovation se retrouve aussi dans le choix du nom du journal : Le Sentier. Celui-ci, choisi parmi les 30 propositions reçues, certaines qualifiées « d’imaginatives et humoristiques », est proposé par Raymond Boisseau et apparaît en-tête dès la 2e édition, avril 1983. « Ce nom décrit à la perfection les objectifs de notre municipalité, autant au niveau loisir que municipal », souligne à cette occasion Janine Gagné, collaboratrice et membre de la Fédération des loisirs de Saint-Hippolyte.3 Aujourd’hui, 40 ans plus tard, à l’image « des sentiers » qui se sont multipliés au sein de la communauté (activités, organisations, associations et événements), chaque édition comporte entre 20 et 24 pages et plus de 6000 exemplaires sont toujours distribués gratuitement.

Collaborateurs des deux premières éditions : Monique Beauchamp, Marcel Binette, André Bourdeau, Gilles Corbin, Bertrand Francoeur, Madeleine Larue, Claudette Lobelia, Johanne Martel, Thérèse et Muriel Rajotte, Martin St-Louis, Jocelyne Thibeault et Mireille Vezeau.

Paroisse Saint-Hippolyte : Claude Bisson, marguillier.

Club Optimiste : Guy Desjardins

Fédération des loisirs de Saint-Hippolyte : Janine Gagné, Martin Gauthier, Martin Hotte, Julie Jarry, Alain Labelle, Yvette Lebouec, Claudette et Pierre Loiselle.

Municipalité : Claude Vadeboncoeur, directeur général, François Nolasco, conseiller municipal.

Le Sentier, formateur de « journalistes en herbes, touche-à-tout »

Il est remarquable de constater qu’aujourd’hui encore, les collaborateurs actuels au Sentier ont à cœur d’accueillir des personnes néophytes et qui désirent se former à l’art journalistique. Au cours de ces 40 années, plusieurs sont devenus et restent marraines et parrains de personnes qui se sont jointes au journal. Comme tous ont à cœur d’offrir à la population une publication de qualité, l’entraide mutuelle de mise a permis de nouer des liens de solidarité tangibles. Les rencontres de réalisations et de corrections tout comme celles sociales restent des moments attendus avec bonheur.

 

1 Le Sentier, Voici votre journal communautaire, mars 1983, p.1

2 Aujourd’hui, presque tous les journaux communautaires regroupés au sein de l’Association des Médias Écrits du Québec AMECQ engagent des journalistes de formation qui sont payés. Le Sentier est l’un des 2-3 qui font appel à des journalistes en herbes, touche-à-tout et bénévoles.

3 Le Sentier, On a trouvé un nom à notre journal, avril 1983, p.1