Cette semaine j’ai reçu l’appel d’une de mes précieuses amies. Une amitié confirmée il y a presque 20 ans, sur le balcon d’un de ces nombreux bâtiments de ce camp de vacances aux abords du lac de l’Achigan. C’était le party de fin d’été, la célébration d’une autre joyeuse saison. Elle était sauveteur et moi monitrice. La vie de camp offre un cadre propice à la création de liens indélébiles, avec son quotidien rempli de surprises et fort en émotions, ça ne peut faire autrement.
Un chapitre significatif
Travailler en camp de vacances, c’est un peu comme un voyage, on est dans un espace-temps « autre », une espèce de monde parallèle qui va au rythme des repas partagés autour de grandes tablées de jeunes allumés, enfants et moniteurs-trices, et d’activités qui sont tout autant spécialisées que variées. Encore à ce jour, ce chapitre professionnel demeure pour moi des plus significatif et plaisant ; des étés actifs à jouer dehors dans un esprit de camaraderie aux portées multiples, une rigueur dans l’engagement nappée d’une douce folie colorée.
Des acquis pour la vie
Professionnel est un mot juste. Le plaisir est au cœur de l’expérience, mais le sens des responsabilités l’est tout autant. Après tout, les parents nous offrent leur confiance en nous donnant comme mandat de prendre soin de ce qu’ils ont de plus précieux, leurs enfants. Débrouillardise, autonomie, gestion du temps, capacité de communication par l’animation et la créativité sont des qualités essentielles qui prennent place lorsque nous sommes moniteurs –trices de camp. Des acquis fort utiles alors que nous apprenons à devenir de jeunes adultes.
Enfant au camp, je rêvais déjà, un jour, d’être monitrice. Travailler aux cuisines fut ma porte d’entrée pour ma carrière en camps de vacances. C’était l’été entre mes secondaires 4 et 5. J’étais dans le Kitchen Klub, l’équipe qui assurait le service des repas, la plonge, la « moppe », etc. Le travail était accessoire, la vie en communauté l’essentiel. Une aura un peu magique qui m’a accompagnée tout l’hiver, impatiente de retourner au camp l’été suivant. Environ sept saisons ont suivi pour moi avec différentes formules: monitrice et responsable de programmes, en mode camps de jour et colonies de vacances. J’ai adoré.
La valeur du travail en camp
Il est peut-être difficile de saisir la valeur et l’impact que le travail en camp peut avoir sur nous si on ne l’a pas vécu, mais « ceux qui savent, savent ». Travailler dans un camp est extrêmement formateur, on apprend sur la vie et sur soi-même, on développe une confiance en soi et une forte capacité d’adaptation, un riche bagage pour la suite de notre parcours qui nous attend. Surtout, on s’imprègne de vifs souvenirs qui demeurent gravés à notre cœur pour toujours.
Aude Beauchamp-Bourdeau, alias Cherry