Ne connaissant rien au journalisme, à la mise en page, je me suis laissée emporter par l’enthousiasme des membres qui présentaient un projet bien particulier à la municipalité, celui d’un journal communautaire!
Nous étions en 1983. Malgré ma gêne et mon manque d’expérience, je me suis intégrée au groupe avec toute mon innocence pour y découvrir des gens impliqués, curieux d’apprendre et surtout, avec le sentiment qu’il était impératif d’avoir cet outil de communication au sein de notre « village ».
Début de l’aventure
À l’époque, je ne savais pas que le journal aurait une si longue vie, avec une mission non seulement d’informer, mais aussi d’être gardien de l’histoire de notre municipalité. Depuis, des dizaines et des dizaines de personnes se sont relayées en tant que journalistes, chroniqueurs, infographistes, correcteurs, agents de publicité, livreurs…, toutes des personnes qui ont participé à l’évolution du journal et qui font ce qu’il est aujourd’hui. Après quelques années, j’ai laissé Le Sentier pour me consacrer à un retour aux études, au marché du travail et à ma vie de jeune maman.
Retour aux sources
Ma retraite arrive avec mes 60 ans, après plusieurs années à avoir travaillé comme éducatrice spécialisée puis comme enseignante. Cette nouvelle vie ne me fait pas peur, car je suis active et m’intéresse à plein de choses. Un jour, au Bonichoix, je rencontre Nicole Chauvin qui m’aborde pour prendre de mes nouvelles : « Oh! Tu es à la retraite Monique, qu’elle me dit, pourquoi ne ferais-tu pas partie de l’équipe des correcteurs du Sentier ? » Premier réflexe, NON! J’avais l’habitude de corriger des textes d’élèves de troisième année du primaire, mais là, c’était autre chose!
Le défi accepté, je me présente au local du Sentier, fébrile et, je l’avoue, un peu apeurée. Tout de suite, je suis accueillie avec beaucoup de gentillesse par une équipe formidable. Je dis bien formidable, car ce sont des personnes de différents milieux ayant le même but, celui de présenter un journal de qualité, écrit dans le meilleur français possible, tout en respectant le style des auteurs. Ce travail se fait toujours dans la bonne humeur, le respect, sans gêne pour se consulter lorsque nous ne sommes pas certains d’une règle, et ce, sans jugement. Un vrai plaisir de se revoir mois après mois.
Un autre défi
Le conseil d’administration fait maintenant partie de mon implication au sein du journal. Un défi de taille, mais si intéressant où les échanges, les discussions tournent autour du bien-être de notre journal, de son évolution et de son avenir. Ce nouveau rôle me donne un sentiment d’appartenance encore plus fort, une mission à accomplir et me fait sentir utile dans ma communauté. Cette participation est source de découvertes au plan humain et amène à une meilleure connaissance de la vie de la municipalité.
Les P’tites plumes
Arrive les P’tites plumes! Projet déjà existant depuis plusieurs années! Le journal a besoin d’animateurs pour poursuivre cette activité en milieu scolaire. Jean-Pierre Fabien et moi prenons en charge cette extension du journal à l’école qui permet à des jeunes d’apprendre les rudiments journalistiques et d’être publiés. Me retrouver en classe après cinq ans de retraite a été, je crois, l’expérience la plus émouvante que m’a permis de vivre le journal… Dès les premiers pas dans la classe, je me suis sentie chez moi. Tout m’est revenu, les réflexes, les attitudes, les paroles et les intonations de l’enseignante que j’ai été. Reprendre contact avec cette jeunesse si vivifiante me comble au plus haut point.
Gratitude
La vie a été bonne pour moi en m’offrant de participer à la naissance du journal à mes trente ans. Cette opportunité m’a permis de me dépasser au plan personnel et de me donner l’élan nécessaire pour terminer mon bac en enseignement. Puis, à mes soixante ans, le journal est encore là pour me garder engagée dans un milieu stimulant. Maintenant, après dix ans de bénévolat, je poursuis cet engagement avec, dans mon baluchon, de nouveaux amis, des défis et le sentiment de participer avec une belle équipe à la continuité du rêve fou de quelques personnes il y a 40 ans. Ce rêve s’est avéré être celui de plus d’une centaine d’autres aussi fous! qui ont mené un journal communautaire toujours présent, pertinent et lu par vous, chers lecteurs, notre plus grande motivation!