« Nous avons encore le temps d’avoir une approche sensée de la protection de la biodiversité. Cette crise n’est pas une fatalité ».

Andrew Gonzalez, fondateur du Centre québécois pour la science de la biodiversité.

 

La rencontre sur la biodiversité qui s’est tenue à Montréal du 7 au 19 décembre (COP15) a été une tribune idéale d’action concrète pour conserver 30 % des milieux naturels terrestres et marins des différents états participants. Le chiffre évoqué de 30 % n’est pas aléatoire. C’est un minimum viable qui permettra d’assurer la survie de l’ensemble de nos espèces animales et végétales. Il faut des efforts colossaux pour s’entendre sur des enjeux de taille auxquels nous sommes confrontés.

 

Pas d’avocats pour les plantes et animaux

Il faut mentionner que les plantes et les animaux ne peuvent se défendre légalement par eux-mêmes. Même si l’économie est souvent basée sur l’exploitation des ressources naturelles, quelles qu’elles soient, il faudra qu’un frein s’installe plus tôt que tard pour que nos espèces puissent continuer de vivre, de se reproduire et d’évoluer. Et il faudra que les populations humaines, qui ont à cœur le maintien des espaces et des espèces vivantes, puissent instaurer des mesures à long terme pour que ces vivants ne soient pas annihilés de la surface de la Terre à cause de la vision obtuse et anthropocentrique de certains dirigeants. Cela doit alors passer par la compassion écologique tout en évoquant les nombreux bienfaits et les importantes retombées de la présence des milieux naturels sur le bien-être et la santé des humains.

 

Bilan peu reluisant

Dans un récent article paru dans le journal Le Devoir des 3 et 4 décembre 2022, le journaliste Alexandre Shields documente la situation actuelle concernant la biodiversité et parle des enjeux si importants qui seront au programme de cette Conférence des Nations-Unies. Le Québec a beau accueillir les responsables des pays et certains dignitaires, son bilan n’est pas ce que nous pourrions qualifier de reluisant en ce qui concerne la biodiversité. Prenons simplement l’exemple du Caribou des bois où le gouvernement fédéral attend depuis longtemps le rapport sur sa sauvegarde qui doit être produit par le gouvernement québécois. Sans oublier le peu d’empathie démontrée à l’égard de la Rainette faux-grillon de l’Ouest qui a vu un de ses milieux de reproduction être amputé par la non-action de Québec. Le gouvernement provincial se vante d’avoir protégé un certain pourcentage du territoire qui s’approchera éventuellement du 30 % souhaité, mais ce qui urge, c’est de réserver de grandes bandes de milieux naturels qui sont situés au sud du territoire là où plusieurs espèces sont en péril.

 

Trois espèces mises à mal

  1. Shields mentionne quelques espèces qui sont mises à mal au Québec. Voici quelques détails à leur sujet.

Le carcajou

Le carcajou, mammifère présent au nord du Québec, mais qui a subi les affres de la fragmentation de son territoire et qui est aussi victime des conséquences du réchauffement climatique.

La Salamandre sombre des montagnes

La Salamandre sombre des montagnes, petit amphibien sans poumons qui est très rare au Québec. Il est présent dans le secteur de Covey Hill, en Montérégie et est affecté par le pompage et la pollution des eaux souterraines.

L’Anguille d’Amérique

La qualité des milieux aquatiques est aussi primordiale à la survie de nombreuses espèces de poissons telle l’Anguille d’Amérique. Ce poisson catadrome naît dans la mer des Sargasses puis migre dans les eaux douces du fleuve et des rivières en y passant les 20 prochaines années de sa vie. Il retournera par la suite à l’endroit qui l’a vu naître afin de se reproduire. Ce poisson est affecté par la surpêche et par les obstacles que peuvent constituer les barrages hydroélectriques.

 

D’un commun accord

Espérons que d’un commun accord, les 196 états présents à cette COP15 sauront tout mettre en œuvre pour protéger la biodiversité de notre planète. Il est déjà héroïque de rassembler tant de personnes et de pays pour améliorer le sort des plus petits que nous. Ces vivants que nous pouvons appeler les laissés-pour-compte ont maintenant voix au chapitre grâce à leurs collègues humains qui veulent à tout prix améliorer leur sort.