Tout d’abord, j’aimerais préciser que je ne suis ni chasseur ni pêcheur. Toutefois, je voudrais lever mon chapeau à ceux et celles qui s’adonnent à ces loisirs exigeants. Voici ce que j’ai appris en suivant de près les conversations de mon frère qui pratique la chasse depuis une quinzaine d’années.

 

Voici donc un résumé de ce que peut et veut vivre un chasseur de Cerf de Virginie en plein cœur de l’automne.

 

Le chevreuil comme gibier

Il faut avoir un territoire où il nous est permis de chasser. On peut alors appâter l’endroit en y plaçant ce que nous appelons communément des carottes à chevreuils. On utilise aussi de l’huile synthétique qui imite l’urine d’une femelle afin d’attirer le mâle Cerf de Virginie.

 

Puis, pendant la première quinzaine de novembre ou un peu plus, il faut se lever avant le soleil, s’habiller chaudement, s’installer dans sa cache et attendre patiemment. Comme s’il s’agissait d’époques ancestrales où l’humain n’était qu’un cueilleur et un chasseur, on prélève aujourd’hui ce que la nature daigne nous offrir. En ayant en poche son permis et en prenant soin de suivre les règles, on respecte alors l’espèce et son environnement. On évite ainsi la tricherie. Il ne faut pas donner un avantage déloyal à l’humain tout en lésant les droits de l’animal recherché.

 

De longues journées

Même si les journées raccourcissent, il faut néanmoins demeurer tapi dans sa cache pendant plus de dix heures par jour. Parfois, la chaufferette devient essentielle si on ne veut pas geler tout rond, surtout qu’il faut rester immobile pour ne pas attirer l’attention du gibier tant convoité.

 

La nature veille. Parfois, ce n’est pas l’individu souhaité qui se présente dans l’amas de carottes, mais un orignal femelle ainsi que son veau. Ils ont alors tôt fait de se coucher dans la nourriture et de se gaver de façon inespérée. Comme la saison de chasse à l’orignal est terminée depuis longtemps, la femelle et son veau n’ont rien à craindre. Et c’est comme si les deux le savaient. Ils demeurent sur place pour un bon moment, ce qui laisse entrevoir que le chasseur aura d’autres carottes à acheter pour garnir son territoire.

 

Mâles à la recherche de femelles

Le rut bat son plein dès la mi-novembre. Le temps froid aide aussi au déplacement de ces mâles qui sont en quête d’une femelle prête à accepter leurs avances. Les chasseurs comptent souvent les pointes et se targuent d’avoir attrapé une bête impressionnante. En fait, il faut vivre au rythme de la nature et prendre ce qui passera.

 

Simplement de demeurer aux aguets, à l’écoute, sensible au moindre bruissement de feuilles, à la détection d’un changement de température ou de la provenance du vent est en soi un exploit, une expérience. Ce lien avec la nature est indissociable du chasseur aguerri.

 

En adéquation avec la nature

Mon frère aime chasser. Il est humble devant la tâche à accomplir. Il chasse seul, dans sa cache. Ce faisant, il s’accointe avec la lenteur, avec le silence, avec le murmure, avec la force d’être prêt si l’occasion se présente. Ce qui me touche davantage, c’est que le chasseur invétéré doit être en adéquation avec son environnement s’il désire rapporter à la maison un beau gibier qui fera le plaisir de ses convives pour des mois à venir. Et si le périple n’a pas donné de résultat probant, rien n’est perdu. Au contraire, le chasseur est devenu encore plus près de la nature qui l’environne et aura la chance de se reprendre dès la saison prochaine.