Pour ceux et celles qui s’intéressent à la musique classique, Diffusions Amal’Gamme offre d’excellents concerts bimensuels à Prévost. Étant un grand amateur de musique baroque, je me suis rendu à la salle de spectacle Saint-François-Xavier le 29 octobre pour entendre deux excellents musiciens bien connus, non seulement sur la scène québécoise, mais internationale. Il n’est pas fréquent que le flûtiste à bec Vincent Lauzer et le claveciniste et organiste Luc Beauséjour donnent un concert en duo. Le thème retenu pour la soirée fut le chant des oiseaux.
Des pièces variées
Les pièces choisies étaient originales et diversifiées. Il y en avait pour clavecin solo dont plusieurs faisaient partie de l’enregistrement sur disque de Luc Beauséjour intitulé Le rappel des oiseaux sur étiquette Analekta. Il y avait des airs en duo pour flûte et clavecin et aussi, des pièces pour flûte solo. À noter que Vincent Lauzer a utilisé quatre flûtes différentes pendant le spectacle. Il a surtout joué de la flûte alto, mais aussi du sopranino aux sons très aigus, de la flûte soprano dont le registre se situe entre celui de la flûte alto et celui du sopranino et finalement, de la flûte ténor au son plus grave.
Un début remarqué
Le concert a commencé avec l’ouverture du couvercle du clavecin par Luc Beauséjour. Les spectateurs ont lancé des soupirs de contentement en voyant l’intérieur du couvercle peint dans un style qui s’apparente aux paysages champêtres du XVIIIe siècle! M. Beauséjour a alors ajouté : « C’est l’effet voulu! »
Des compositions inspirées des oiseaux
Le mouvement lent du concerto Le Chardonneret d’Antonio Vivaldi a alors été joué. C’est une superbe mélodie chantante qui fait penser au phrasé musical des oiseaux. Les commentaires donnés alternativement par nos deux musiciens afin de présenter les pièces étaient fort utiles pour en apprendre davantage sur le contexte de l’époque et sur les us et coutumes des musiciens compositeurs.
Compositeurs de renom
Plusieurs compositeurs français étaient au programme, tels que Jean-Philippe Rameau, François Couperin ainsi que Louis-Claude Daquin. Ce dernier a écrit une pièce pour le clavecin intitulée Le Coucou qui fut agréable à écouter. En parlant du coucou, un oiseau européen qui n’est pas présent au Canada, The Cuckoo Concerto du compositeur allemand Johann Friedrich Lampe fut une pièce que je ne connaissais pas et qui m’a vraiment plu. Le mouvement lent, un adagio, était tout à fait émouvant. Le jeu de flûte de Vincent Lauzer est à la fois technique, mais infusé de grande musicalité. Il n’y a pas de doute possible : ensemble, Beauséjour et Lauzer offrent une grande qualité musicale tout en nous présentant un répertoire recherché et varié.
Musique contemporaine
Après l’entracte, d’autres airs, dont deux morceaux contemporains, furent joués. Ces deux airs ont été interprétés à la flûte sans accompagnement. La pièce Music for a Bird du flûtiste et compositeur Hans Martin Linde a été écrite en 1968. Selon mon amie Diane Émond qui assistait également au concert : « Cette pièce utilisait des techniques très différentes avec des sons parfois stridents. Le tout était agréable à l’oreille. » Un autre compositeur moderne, Markus Zahnhausen, a écrit une pièce pour flûte sopranino intitulée Berceuse pour un colibri. Voici ce que Diane a écrit à son sujet : « La pièce de Zahnhausen était certainement très difficile à jouer, mais tellement belle. Il faut vraiment un virtuose pour interpréter cette musique. »
Grâce et beauté
Le concert s’est terminé par la même pièce de Vivaldi qui a marqué le début du spectacle. Tout au long de cette soirée, le jeu de ces musiciens classiques était empli de grâce et de beauté. Pour tout amateur de musique et pour tout amateur d’oiseaux, ce spectacle était comme une randonnée dans un espace naturel. L’être humain est pourvu d’un esprit créateur, mais il s’inspire combien souvent de ce qui est présent dans la nature, source d’inspiration pour l’humanité depuis des millénaires…