Bébés livrés par la poste américaine ? Voici un résumé de cette histoire incroyable, mais vraie.
Le 1er janvier 1913, le ministère des Postes des États-Unis a commencé à livrer des colis. Les Américains tombent instantanément amoureux de ce nouveau service et s’envoient bientôt toutes sortes d’objets loufoques : parasols, cercueils, œufs, chiens, fourches et, oui, dans certains cas des bébés.
Le courrier pour bébés faisait bien sûr l’objet d’une procédure appropriée. Les enfants livrés par baby-mail1 recevaient quand même un traitement spécial. Les précieux colis n’étaient pas vraiment des colis au sens du papier brun et du papier bulle. Ils étaient « postés » en voyageant avec des postiers de confiance, souvent même, désignés par les parents de l’enfant. Et heureusement, il n’y a pas de cas déchirant de bébés perdus en cours de route ou portant la mention « retour à l’expéditeur ».
Le premier cas connu de bébé envoyé par la poste remonte à 1913, lorsque M. et Mme Jesse Beauge de Glen Este dans l’Ohio, ont expédié leur bébé de 10 livres chez sa grand-mère, à environ 1,5 km de là, en payant 15 cents d’affranchissement et 50 dollars d’assurance (car ils étaient inquiets). Le service postal en général, et ses facteurs en particulier, était devenu « une référence pour les familles et les amis éloignés les uns des autres, un porteur de nouvelles et de biens importants ».
La fin du « courrier pour bébés »
Enfin, en 1915, plusieurs journaux, dont le Washington Post, le New York Times et le Los Angeles Times, publient des articles indiquant que le receveur des postes a officiellement décrété que les enfants ne pouvaient plus être envoyés par la poste. Le ministère des Postes a officiellement mis fin au « courrier pour bébés » en 1915, après que le règlement postal interdisant l’envoi d’êtres humains, promulgué l’année précédente, ait été appliqué.
Aujourd’hui encore, la réglementation postale autorise l’envoi d’animaux vivants, y compris la volaille, les reptiles et les abeilles, sous certaines conditions. Mais plus de bébés, s’il vous plaît. L’envoi d’enfants par la poste – avec des timbres attachés à leurs vêtements – s’est produit alors que ce nouveau service permettait d’expédier par train de marchandises des colis pesant 50 livres ou moins, à des tarifs souvent inférieurs au billet de train d’un enfant. Mais, était-il légal de poster un enfant ? La loi n’abordait pas spécifiquement ce détail lorsque les colis postaux ont commencé, car personne ne pensait que quelqu’un ferait une chose aussi stupide.
1 Cette pratique a été affectueusement appelée par les facteurs de l’époque baby mail.
Source : Bulletin Hiver 2021, Histoire de bébés livrés par la poste! article de Jean-Paul Guiard, président de la Société d’histoire et de généalogie de Montréal-Nord.